samedi 12 décembre 2015

Au miroir de mon voyage, par Noureddine (alias NAKA 59)


NAKA59




Au miroir de mon voyage


Je voudrais commencer une chanson,
Je veux savoir ce que vous en pensez.
Je veux comprendre à travers vous
Le fil du jour de mes pensées.
Je ne cherche pas de témoins.
Je ne cherche pas à vous offenser.
Je vous au juste,
Que vous passiez devant un miroir,
Que vous partiez, que vous rêviez ...




Invitation pour une chanson


Mon invitation pour une chanson, ensemble,
Séparera votre être de son cadavre,
Réveillera l'oreille sensible,
Sucrera votre salive avec du miel.
Chanterez-vous ?
Tiendrez-vous votre respiration ?
Vous mettrez une place dans votre esprit
Pour y graver cette mélodie.
Notre chanson soignera l'âge du silence,
Fera jaillir les paroles.
Notre chanson, ensemble,
Purifiera le corps du musicien,
Mettra en valeur ses instruments.
Chantez !
Ne dansez que lorsque vous êtes pris
Entre le courage et le désir,
Entre le besoin et la satisfaction.
Ce jour-là, dansez ensemble,
Comme les feuilles au printemps,
Comme dansent les saisons
Et les gens trouvant une raison.
Dansez jusqu'au crépuscule.
Faites de ces notes une fête,
De cette nuit une longue chanson
Qu'on se rappelle tous les jours
Et qu'on célèbre dans chaque maison.



Mais au sommet de toute chanson, il y a un rêve.
Chacun de vos rêves est le fruit d'un voyage,
Et le mien a commencé : par un rêve, par une pensée.


Voyage et rêve


De mon oeil émergea
Ce regard direct et pointu.
La traversée des coquilles,
Un regard,
Un rayon de soleil,
La traversée d'une toile d'araignée.
Ma faiblesse, ma force :
Mon oeil,
Celui de droite,
Coïncidant avec l'autre,
Celui de gauche,
En un regard déshabillant.
Regard unique, synchronisé,
Voulant ressembler à tous ces gens futés
Qui arrivent à le diriger face à la réalité.
Une force :
Ce pouvoir pénétrant.
Il désarme, déshabille.
Une faiblesse :
Sa propre réflexion,
La peur de soi-même.
Ma force, ma faiblesse,
Dans un rêve brouillé.
Tout se confond dans un rêve.
Tous les rêves brouillés.
Tous partent d'une réalité
Et se reflètent sur nous-mêmes.
Tous s'arrêtent devant une énigme.
Et en ce moment précis,
Le mien fût interrompu ...


Interrompu par l'énigme d'une personne,                      
Celle des images à double face.


Images à double face



En fait, il n'y avait pas d'énigme.
Il n'y avait qu'un miroir.


L'homme qui vivait un double choix :
Aujourd'hui ici, demain là-bas,
Ne faisait que passer sur une lame
Et se retrouvait intact
En fin d'une étape.

L'homme qui vivait un double choix :
Prendre le haut ?
Prendre le bas ?
Ne changeait que son ongle de vue
Pour calculer
Les meilleures dimensions d'un amour.

L'homme a toujours  vécu un double choix :
L'amour et la haine,
La lassitude et la passion,
Se superposent au présent,
Se confondent dans l'avenir.
Le perdant gagne en espoir,
Le gagnant perd son rêve.

L'homme, ne peut vivre un seul choix :
Son spectre est toute une vie,
Des rayons noirs, rouges ou blancs,
Pour une image de couleur.
Multitude de faisceaux,
Et seuls les plus fins, les plus brillants
Percent notre conscience.


Drôle de choix


Quant à moi,
Si j'ai choisi l'incertain,
C'est pour rassembler mes souvenirs :
Une force, que je me dois moi-même
De saisir, de redistribuer...

Car l'incertain ne peut paraître certain
Qu'aux yeux de celui qui se l'habille.
Si j'ai choisi l'incertain,
C'est pour joindre le futur,
Un futur pour ceux qui veulent bien changer...

Avec le temps, l'incertain ne peut que produire le certain,
Un certain habile.

Contre toute confusion,
Mon incertain n'est pas une fugue.
C'est un amour des vérités,
Les vérités universelles
Que l'on doit garder parmi nos souvenirs,
Mais savoir ressortir si l'on doit crier...
Et avoir vécu l'incertain,
Ne peut que renforcer les cris fragiles.




Fuite sans fin

Il m'est si difficile de distinguer ce qui m'advient
De ce qui m'est fort étranger.
Ce sentiment étrange, appartient-il au siècle des résistances,
Ou à celui de la joie de vivre ?
Cette manière de vouloir caresser mes rêves,
Fut-elle un acte de réalisme dérisoire,
Ou plutôt un refus catégorique de ce dernier ?
Ma fuit du monde
De ceux qui fuient la fantaisie,
Me nourrit de sentiments.
Essayerais-je en fait de m'engloutir par un igloo de bonheur,
Pour venir à bout de mes faiblesses,
En vue de remplir mes plaies ?
A chaque retour à la raison,
D'autres tentatives renaîtront.
Ma fuite est perpétuelle,
Telle celle du théoricien sa théorie,
Du courageux son courage prononcé,
Du scientifique son raisonnement trop marqué...
On cherche tous, le temps d'une cicatrisation,
Une fugue dans un navire,
Un refuge chez un esquimau.
On cherche à effacer la mémoire
Pour en créer une nouvelle,
Mieux adaptée à nos rêves.
On cherche ce modèle
Qu'il nous semble avoir raté.
Mais, mon vécu,
Plus intensivement que jamais,
Revient marquer cette mémoire.
C'est pour cela que la raison,
Plus forte que sa raison d'être,
Revient dévier mon navire,
Me trouver dans mon refuge,
Telle la mémoire,
Pour un bout de temps encore,
Jusqu'à la prochaine tentative d'évasion.
Mais restera-t-il dans l'éternité ce duel qui m'échappe,
Ou verra-t-il un compromis sous mon propre horizon ?


Les quatre conseils de mon image

Maintes fois, il m'arrivait de m'observer dans un miroir.
Il me semblait que c'était moi-même qui me regardais.
Il ne m'était encore jamais arrivé de douter,
que c'était toute la société qui m'observait,
que tout dans mon regard était conditionné...
C'est alors qu'un jour, j'ai vu mon image me parler.

Entre toi et moi, une glace et une muraille.
Entre toi et moi, toute une vie qui t'as changé.
Comme entre ce que tu prononces
Et ce que j'entends.
Mais entre nous deux,

Il y a quatre saisons de récoltes

Et quatre conseils aussi.




La première :        
                                  l'automne.
Souviens-toi de ta mort
Toujours avant d'évoquer ta vie !


La deuxième :       
                                  l'hiver.
Vivre dans la prison
N'est que simple formalité
Pour le condamné,
Un malheur pour l'esclave en liberté.


La troisième :        
                                  le printemps.
L'amour à la légèreté.
Il n'est jamais trop tôt pour aimer.


La quatrième :      

                                 l'été.
Le soleil est une confiance.
Prends-le.
Il te donnera toujours la force pour lutter.





Souviens-toi de mes quatre conseils.
Souviens-toi aussi de cette histoire.


Mon histoire

Elle commence par la colère d'un individu, qui ne se dominant plus, se retrouve face à lui-même, dans tous les coins d'un hangar tranquille, cyclique, où toutes les issues mènent à l'impasse.

Quand il arriva au sommet du désespoir, de la déroute, toute sa colère ne devint que génie éblouissant. La révolte face à la médiocrité fût spontanée comme un éclair, surgissant d'un ciel sombre, le ciel final, capable de secouer chacun d'entre nous.

Les débris du défoulement laissèrent beaucoup de traces, autant de morceaux que de paysages divers, dont on pourrait rêver, où l'on arriverait à se glisser, par toutes ces fenêtres de la société.

Une telle histoire n'est pas pour te laisser perplexe.
Elle est pour toi, gardes-la !
Tu la reliras avant une dernière cigarette,
ou avant un dernier combat.
Elle mettrait dans les profondeurs de ton cœur sensible, immigrant l'espoir, de quoi le remplir de vie, de quoi tuer son silence.


Qui cherche qui ? 


Drôle de rêve.
Tout cela s'était passé en une fraction de seconde.
C'était comme un miracle,
Quelque chose que l'on pourrait se raconter des années après.
Tout ce que j'ai vu dans mon miroir
N'avait duré qu'une fraction de seconde.
Et dans une fraction de seconde,
Je me suis rappelé d'une scène semblable
Où j'avais revu cette même image.


Oui, j'ai rêvé un soir de toi.
Tu étais si complexe, si bizarre,
Que tu devais être de mon monde.
Je t'ai touchée et tu m'as regardé.
Nous nous sommes devinés.
Ça faisait longtemps que je t'attendais,
Et tu étais enfin près de moi.

J'ai fait un beau rêve ce soir là,
Et c'était toi.
Tu étais ci douce, si poète,
Que mon monde a faillit se bouleverser.
Mais soudain, je sursautai.
Tu avais perdu l'existence.

Je t'ai cherchée ensuite partout.
Tu étais noyée dans les premières lumières.
La matinée te faisait fuir.
Mes yeux s'étaient ouverts ;
Je les ai refermés instantanément
Pour te rechercher,
Toi qui n'as peut-être jamais existé.

Finalement, je l'ai revu,
Ce dernier reflet de ta silhouette,
Qui ne laissa hélas,
Plus aucune trace,
Sauf ce sentiment de nostalgie
Et une question profonde
Sur toute une identité.

Longue est la mémoire,
Courte est la vie.
Je ne l'avais pourtant pas réalisé.
Es-tu déjà née, toi ?
Es-tu si adorable, toi ?
Te connaîtrai-je un jour, toi ?
Ou est-ce simplement moi ?

Toi ou moi ?
Ou un signe un signe que tout le monde perçoit ?
Ce voyage ne vous répondra point.

Il faudrait encore repartir, vivre et revenir. La splendeur ne se voit pas et la couronne ne brille pas : elle éblouie.
Il faudrait encore des années et des années de rêve, pour que cette personne qui sommeille en chacun de vous, se mette à l'œuvre.
Il faudrait que vous la cherchiez,
pas seulement en face de votre miroir.
Il faudrait regarder tous les miroirs, descendre dans les profondeurs, mais rester in extremis sur terre. Car, en observant bien l'entourage, on s'aperçoit que nous sommes nous-mêmes l'espoir.

Finalement, nul voyage ne pourra faire dissiper de notre mémoire collective, cette image du puzzle réel. Nul rêve ne pourra prétendre se substituer à la certitude de l'éveil, et tout voyage prend fin dans un village sans rêve.

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