Un jour, tu partiras …
Toi aussi,
Comme d'autres l'ont déjà fait.
Que deviendras-tu ?
Que saurais-tu des autres ?
Ah, si au moins tu avais des
certitudes !
Je suis sûr que, de la vie des autres,
J'ai une vue, une perception.
Peut-être pas tous les jours…
Ou parfois pas du tout…
Les autres vivants ne me verront plus.
ça
c'est sûr.
Ou par l'intermédiaire d'esprits.
Moins sûr.
Penseront-ils au moins à moi ?
Parfois.
Puis, de moins en moins.
Durant combien de temps ?
Et leurs enfants ?
Et les petits enfants ?
Ainsi est fait le temps.
Le temps est oubli.
Alors on essaie d'inventer,
D'écrire pour être connu,
De prendre des galons,
D'ériger des statues.
Les plus naïfs essaieront simplement
De marquer des pierres
A défaut de graver des esprits.
La plupart tentent de croire en des
idéaux,
De forger des convictions
En l'absence de compréhension.
Mais, que comprendre ?
Sur quoi ?
Pendant combien de temps ?
Ah le temps !
Avant le temps.
Après le temps.
Quel temps ?
Le mien ?
Le tien ?
Le nôtre
Relayé
Transmis
Génération après génération…
Depuis longtemps.
Très très longtemps.
Et pourtant, personne n'a compris le
temps.
On se fabrique des échelles,
Des sciences,
Sans jamais réussir à joindre les deux
bouts.
L'Homme a réussi à fabriquer
Ses propres échelles,
De plus en plus longues,
De plus en plus sophistiquées,
Mais jamais suffisamment pour
atteindre un bout.
Nous sommes tous obsédés par les bouts
:
Big bang ou jardin d'Éden,
Jugement dernier ou réincarnation…
Mais quel est ce besoin de référence ?
D'où vient-il ?
Comment finira-t-il ?
Toujours cette question ?
Si nous savions situer au moins un
bout ?
Et s'il n'y avait aucun bout ?
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