samedi 23 juillet 2016

Théorie des bouts ou la question



Un jour, tu partiras …
Toi aussi,
Comme d'autres l'ont déjà fait.
Que deviendras-tu ?
Que saurais-tu des autres ?
Ah, si au moins tu avais des certitudes !
Je suis sûr que, de la vie des autres,
J'ai une vue, une perception.
Peut-être pas tous les jours…
Ou parfois pas du tout…
Les autres vivants ne me verront plus.
ça c'est sûr.
Ou par l'intermédiaire d'esprits.
Moins sûr.
Penseront-ils au moins à moi ?
Parfois.
Puis, de moins en moins.
Durant combien de temps ?
Et leurs enfants ?
Et les petits enfants ?
Ainsi est fait le temps.
Le temps est oubli.
Alors on essaie d'inventer,
D'écrire pour être connu,
De prendre des galons,
D'ériger des statues.
Les plus naïfs essaieront simplement
De marquer des pierres
A défaut de graver des esprits.
La plupart tentent de croire en des idéaux,
De forger des convictions
En l'absence de compréhension.
Mais, que comprendre ?
Sur quoi ?
Pendant combien de temps ?



Ah le temps !
Avant le temps.
Après le temps.
Quel temps ?
Le mien ?
Le tien ?
Le nôtre
Relayé
Transmis
Génération après génération…
Depuis longtemps.
Très très longtemps.
Et pourtant, personne n'a compris le temps.
On se fabrique des échelles,
Des sciences,
Sans jamais réussir à joindre les deux bouts.
L'Homme a réussi à fabriquer
Ses propres échelles,
De plus en plus longues,
De plus en plus sophistiquées,
Mais jamais suffisamment pour atteindre un bout.
Nous sommes tous obsédés par les bouts :
Big bang ou jardin d'Éden,
Jugement dernier ou réincarnation…
Mais quel est ce besoin de référence ?
D'où vient-il ?
Comment finira-t-il ?
Toujours cette question ?
Si nous savions situer au moins un bout ?
Et s'il n'y avait aucun bout ?

samedi 16 janvier 2016

La vie, des mots, un sens



Autoportrait



Devant ces photos
Je m'absentais
Je les regardais
Je revivais

Présentant tant d'émotions
Dans le passé
Présentant toutes ces émotions qui m'inspiraient

A cet instant
Si nostalgique
D'une époque
De ma vie

Un seul instant
Peut s'allonger
Quand on se l'emprunte
De son vécu

Tous les moments
Peuvent se gâcher
Si on égare
Tout son passé

Le mien de passé
Ne fût pas égaré
Seul le temps
Se l'est emprunté

La mienne de vie
N'est nullement détachée
L'espace et moi
Nous l'avons orientée


Pour un idéal
Je pensais m'engager
Pour une vie plus simple
Je me suis consacré

Mes convictions
Se sont construites
Loin de cette morale
Loin d'où j'attendais

Je me suis couvert
Par mille visages
Seul le mien
M'a convaincu

L'idéal enfin
M'a retrouvé
Tout l'idéal
Dont j'avais rêvé

Un idéal sans haine
Ni dogmatisme
Avec justice
Et fraternité

Tout mon désir
Pour les égalités
Est dans le respect
Des libertés

Et toute liberté
De mon individu
Est pour une société
Émancipée


mardi 22 décembre 2015

Poésie sans fin - La suite (par Noureddine)

Poésie sans fin - La suite
 
NAKA59



Une nuit




Au bout de la nuit que reste-t-il ?

L'espoir du lendemain.
La fin de la nuit.
En douceur sans tunnel,  ni vagues.
Nuit à vivre.
La nuit de l'inventaire.
Nuit sans flamme.
La nuit des étoiles.
Nuit blanche.
            La couleur de la lumière.
Nuit calme.
            Non sans douleur.
Les minutes s'agitent.
            Le jour s'est levé.
Les gens se précipitent.
            Les mêmes routes tracées.
La nuit est loin.
            Tous l'ont oublié.
Moi aussi.
Des chemins se croisent.
            Des véhicules se dépassent.
Des corps s'entassent et les regards se lassent.
La nuit est encore loin, mais les pas se pressent.
            Sans cible aucune, des obstacles sans cesse.
Mais pour éviter qui et quoi ?
            Un regard, un malaise, la faim, l'extinction, le néant.
Chercher le bouc.
            Le bouc émissaire, le différent, le chétif, l'inoffensif.
 La nuit est proche.
            Le jour s'enfuit.
Plus aucun regard.
            La vie s'est tue.
Encore une nuit…
Blanche, calme, avec ses douceurs et ses douleurs.
        



Fuveau 
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Omniprésent




Chaque jour
Changent

Les visages

Les odeurs


Mais tout
Les habitudes
Les parfums
Peuvent disparaître
Sauf le sourire
Et le chant du progrès
 


Tanger 
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 Portrait d'un poète



Le poète ne sort de son univers

que lorsque le calme accompagne la paix,

pour régner dans ses déchirures, le temps d'une cicatrisation.

 



Valenciennes

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Portraits de l'amour



L'amour est une étoile venue d'un lointain pays

L'amour est un dogme tiré du paradis

L'amour est un monstre

L'amour est un cri

L'amour est le miroir d'un profond souci



L'amour apparaît avec la jeunesse tendre

L'amour part avec le premier venu

L'amour est un espoir

L'amour est un signe de vie

L'amour est une chanson

              Qu'on apprend et qu'on oublie



L'amour est le visage d'une sorte de nostalgie

L'amour est la beauté quand il nous sourit

L'amour est un symbole

L'amour est un pari

L'amour est un rêve

              Pour le jour, pour la nuit

Valenciennes

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L'amour, c'est quoi au juste ?

L'amour est d'avoir vécu, partagé un sentiment d'intensité extrême, ne serait-ce que quelques moments avec l'autre, sans n'avoir jamais besoin de le remettre en cause, des années après...

Lille

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L'artiste





Que voulez-vous que je vous dise.

Peu de mots pour le décrire.

Il est unique


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Le bruit des cloches raisonne dans le gouffre lointain.

Les flacons de neige s'éternisent sur l'asphalte d'une pensée incoercible.

Et pourtant, entre la nuit le jour,

L'ornière est tracée, imposante et sa face de divinité profane.


par Rachid van Hiati

 
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